De Paris à Tokyo

l’aventure de la production

L

e créateur/producteur de la série, Savin Yeatman-Eiffel, a commencé à développer son concept dès 1997. Très touché par les séries d’animation qui ont marqué sa jeunesse – Conan le fils du futur, Candy, Albator – Savin voulait rendre aux enfants d’aujourd’hui un peu de l’émotion qu’il avait reçue à leur âge, et qu’il ne retrouvait pas dans les productions sur lesquels il travaillait comme scénariste et créateur de série depuis sa sortie d’école de cinéma. Déterminé à ne pas faire de concessions sur l’essentiel : une série à suite, une héroïne féminine, une large part laissée à l’émotion, il décide de monter sa propre société: “Sav! The World Productions”. C’était le début d’un long parcours du combattant…

L

’équipe artistique d’OSR se constitue progressivement au cours du développement de la jeune société. Savin (créateur, auteur, réalisateur) est bientôt rejoint par Thomas Romain (chef personnages, réalisateur, directeur artistique) et par Stanislas Brunet (chef méchas et décors), ainsi que par Loic Penon (design personnages) qui collabore lui aussi au développement. Ensemble ils produisent en 2001 le pilote “Molly, Star-Racer”, qui remporte un LEAF AWARD, et est nominé pour le Meilleur Montage aux  IMAGINA AWARDS 2002. Plusieurs années avant l’apparition de Youtube et des autres services de streaming, le court métrage connait un succès immédiat sur le net. Mais les investisseurs hésitent encore à soutenir le très ambitieux projet de série que voudrait réaliser la jeune équipe – un projet alliant animation traditionnelle et numérique, et prévu pour être produit en grande partie au Japon.

E

n réaction, le petit groupe s’enferme, littéralement, dans l’appartement transformé en studio de Savin et, n’acceptant des travaux extérieurs qu’en toute dernière nécessité, développe le monde d’OSR dans ses moindres détails.

En 2003, le dévouement que l’équipe consacre au projet finit par payer. Savin parvient à convaincre successivement d’importants partenaires internationaux de rejoindre l’aventure: Jetix Europe, France 3, Super RTL, ainsi que, de manière beaucoup plus exceptionnelle, le distributeur japonais Bandai Visual.

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la fin de cette même année, les artistes de STW abandonnent parents et amis pour emménager à Tokyo et bénéficier du célèbre savoir-faire de l’animation japonaise. Ils vont y rester deux ans et demi, travaillant main dans la main avec leur collaborateurs japonais, tandis que l’animation numérique (et plus tard la postproduction son et l’enregistrement des voix) est produite à Paris. C’est une expérience unique en son genre, on peut même parler d’une grande aventure. S’il y a eu quelques rares co-productions avec le Japon par le passé, c’était la première fois qu’une équipe étrangère venait au Japon pour travailler et collaborer avec les artistes japonais d’une manière aussi poussée – une expérience qui n’a d’ailleurs pas vraiment eu d’équivalent depuis.

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ien sûr travailler au Japon n’est pas facile : coûts supplémentaires, barrières du langage et de la culture, fossés entre les habitudes de travail, longues journées de travail – 12 à 13 heures par jours, 6 jours par semaine si ce n’est pas plus. Ce schéma inhabituel a demandé une très grande patience et une grande ténacité aussi bien du côté français que du côté japonais (Hal Film Maker, le studio derrière les séries Princess Tutu et Strange Dawn). Mais le résultat obtenu justifie pleinement les efforts entrepris – la création d’une série tout à fait unique, qui a su émouvoir durablement son public.